Nommées les tissus d’ameublement
Différencier et nommer les différentes armures des tissus d’ameublements n’est pas une mince affaire compte tenu de la grande variétés de type de tissages et de traitements existants.
Ceux qu’un s’intéresseront tôt au tard en profondeur à la technologie des textiles ou simplement ceux qui souhaite acquérir ou approfondir leur connaissances en matière d’étoffe trouveront ici un précieux mémo.
De plus il est désolant de constater qu’à l’heure actuelle ces techniques vont en s’amenuisant et rares sont les professionnels de la décorations à s’y intéresser, plus rares encore ceux qui auront la chance de présenter ou de travailler toutes les merveilles cité ci dessous.Ceci dit si l’aspect technique et la variété même des tissages des tissus d’ameublement tombent en désuétude nous en sommes déjà à invoquer le devoir de mémoire.
Qu’est ce qu’une armure ?
Une armure représente le mode de tissage (d’entrecroisement) des fils de trame et de chaîne constituant un tissu.
Il est donc bon de savoir que dans les fils constituant l’armure d’un textile:
- Le fil de chaine s’étend sur la longueur du tissus
- Le fil de trame s’étend sur la largueur du tissus
Les armures principales
Les trois armures principales sont les armures toile (l’armure la plus simple qu’il soit), le satin et le sergé .
Armure toile
Armure de toile, l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert
Armure satin
Armure satin, de l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert
Armure sergé
Armure sergé, l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert
De multiples combinaisons
La difficulté a nommer les étoffes résident dans la multitude de combinaison technique possible ; par exemple on peut trouver des brocarts broche fond satin, des brocarts fond taffetas…en voici donc la liste (non exhaustive) qui ne comprend pas les tissus de type velours qui méritent d’être traité en aparté.
Les différents tissus
Une grande parties des définitions ici présentées sont issus de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.
Brocart
Ce terme apparaît en France au XVI ème siècle, il désigne le nom générique d’une riche étoffe de soie réhaussée d’or. Ce mot vient du latin broccus d’où dérive le terme italien du XVI ème siècle broccato qui induit l’idée d’une pointe de fer (brocco), sans doute nécessaire au tissage
Broché
Soierie représentative du style Louis XV dont les motifs généralement espaces sont réalisés par des fils de chaine ou de trame flottant sur l’envers de l’étoffe.
C’est une étoffe façonnée encore réalisée a la main de nos jours, la technologie ne permettant pas d’atteindre la finesse des réalisations ancestrales.
Crêpe
Du latin crispus qui signifie frisé ; possède donc une surface ondulée. Au Moyen Age il désigne un tissus clair broché d’or et d’argent mais c’est à Bologne au XIV ème siècle qu’un crêpe proche du notre est inventé, sans doute sous l’inspiration orientale. Une armure à petits motifs, à effet régulier, favorise la torsion des fils, qui donne à l’étoffe une surface typique criblée de creux d’ombre irréguliers.On utilise plusieurs trames et des navettes dites « espolins » pour obtenir le décor qui se détache, souvent en couleur diverse, sur un fond exécuté en armures diverses.
Damas
Sur une armure sergé ou satin, on use alternativement d’une effet de chaîne et de trame qui détermine par inversion des zones brillantes et des zones mates. L’envers ne comporte pas de flottés* mais les effets y sont inversés.
Le damas façonné est lui beaucoup plus compliqué. Introduit en France au XV ème siècle le damas de soie est fabriqué à Tours et à Lyon. Au XIX ème le métier Jacquard facilite l’exécution du damas complexes et étend son utilisation.
Damas Orion, Lelièvre
Damassade
Étoffe colorée à trame de lin et chaîne de soie assez répandue au XVIII ème. (ci contre : damassade de style Louis XV)
Doupion
Nom du XXème siècle emprunté à un fil grège très gros (en trame uniquement) et irrégulier provenant de cocons doubles où deux vers à soie ont filé un seul cocon. L’étoffe présente donc un aspect irrégulier, avec des bouchons imitant le filé à la main
Droguet
Au XVII ème drap de laine mince, parfois façonné, chaine en fil trame en laine souvent employé comme garniture de lit, au XVIII ème on tisse de nombreuse variantes, parfois en soie décorée de petits dessins.
Les droguets peuvent maintenant être fait d’au matière que la laine comme ceux de la maison Prelle qui sont bien évidement constitués de soie.
Faille
Taffetas de soie caractérisé par de fine côtes transversales, obtenue par un gros fil de trame et une chaîne très fournie
Gourgouran
Étoffes de soie monochrome où des rayures mates alternent avec des rayures brillantes. Les rayures brillantes sont en satin, les rayures mates sont à armure reps (gros de tour).
Les rayures sont d’environ 35 à 45 millimètres de large.
Tissu Fontenay, Lelièvre
Gros de Tours
Étoffe cannelé à grain très marqué. Ses petites côtes verticales peuvent être disposé en quinconce
Lampas
Soierie façonnée comportant une chaîne spéciale pour lier plusieurs trames (elle a donc deux fils de chaine), permettant l’emploi de plusieurs couleurs .
Le décor est essentiellement constitués par des flottés de trame de fond (liseré) ou de trame supplémentaire (lancé ou broché), normalement lié en taffetas ou en sergé, par les fils d’une chaîne de liage. Ces motifs apparaissent en reliefs.
( l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert)
Mexicaine
Soierie dont le décor coloré est fait grâce à une ou plusieurs chaînes qui viennent broder sur le fond.
Moire
Soierie ayant subi un traitement d’écrasement a l’aide de cylindre qui crée des filets irréguliers formant un dessin. La moire est une technique remis au goût di jour à l’heure actuelle.
Fabrication d’une Moire chez Dedar: vidéo ici
Pékin
A l’origine soie chinoise peinte avec une sorte de gouache très en vogue au XVIIIème, en particulier au château de Bellevue chez la marquise de Pompadour. Par la suite le Pékin reste un tissus à rayure dans le sens de la chaine, constituée par des armures alternées dont l’effet est accentué à la peintures parce que les différentes contextures s’y parent de nuances différentes. Au donne au Pékin le nom de son armure dominante, par exemple Pékin satin de 5, Pékin quadrillé, Pékin gros de Tours…
Sergé
Elle se caractérise par un motif satiné qui se détache sur un fond. La brocatelle de Venise est alors la plus renommée. Une armure satin constitue le motif de relief et une armure sergé pour le fond
Satin
( l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert)
Satin
Armure dérivé du sergé, aux lignes caché sous de long flotté (en chaîne ou en trame) juxtaposé, dont la longueur est typique de l’étoffe. Par exemple dans un satin de 6 le flotté s’étend au dessus de 6 fils. Les flottés constituent des surfaces unies et brillantes tandis que l’envers est mat.
Toile
Tissu fait de fils entrelacés, dont les uns appellés fils de chaîne s’étendent en longueur, & les autres nommés fils de trame traversent les fils de la chaîne.
Les toiles se fabriquent sur un métier à deux marches par le moyen de la navette ; les matières qu’on y emploie le plus souvent, sont le lin, le chanvre & le coton.
( l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert)
Taffetas
Le taffetas est une étoffe de soie armure toile (le mot calico jouant un rôle équivalent pour le coton).
Ce nom d’origine orientale viendrait d’un mot persan tafta déformé par les italiens en taffetas. Il est l’un des plus fameux tissus mentionné à la fin du Moyen Age. Au XX ème siècle, tissus très fourni, fin et légers sans envers, tissé en écru, teint en pièce, tout de soie décreusée (cf lexique), procédé qui rend la fibre souple et craquante.
Brocatelle